Témoignages

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Justine Callé 4 octobre 2019

Ma rentrée à Normale sup

Je viens de faire ma rentrée à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, au terme de trois ans de prépa au lycée Dumont d’Urville. Je peux dire que ces années ont été riches et formatrices, en témoignent ma réussite au concours mais aussi les bons souvenirs que je garde de cette période. Dumont, c’est d’abord une qualité d’enseignement incomparable : j’ai été accompagnée pour ma préparation des écrits puis des oraux par une équipe professorale bienveillante et dévouée. Loin de l’ambiance concurrentielle que l’on peut croire typique de la prépa, l’atmosphère de travail à Dumont est saine et motivante : chacun s’oriente vers un avenir propre, mais il est toujours possible de former des groupes de travail, en particulier à l’internat – j’y ai vécu pendant ma troisième année de prépa et j’en tire une expérience très enrichissante. Je n’aurais pas pu mieux trouver comme environnement pour passer des années de prépa sérieuses sans être oppressantes : d’excellents professeurs, une classe dynamique et la mer à moins de cinq minutes, histoire de s’aérer l’esprit entre deux cours.

Alexandre Chabert 10 juin 2019

Un hommage au lycée Dumont d’Urville et à ceux qui le font vivre

Quand je pense rétrospectivement à mes trois années passées en classes préparatoires au lycée Dumont d’Urville, je crois que le terme de bienveillance est le premier qui me vient à l’esprit.

La bienveillance de l’équipe enseignante d’abord. J’ai eu le plaisir de travailler aux côtés de professeurs brillants et toujours disponibles pour nous. Je garde, de ce point de vue, un souvenir marquant de la période de préparation aux oraux d’admission du concours de l’ENS, que j’ai passés à l’issue de ma seconde khâgne. D’une part, dans la dernière ligne droite, ils m’ont proposé un programme de révisions personnalisé, que j’ai pu composer et ajuster dans chaque discipline, selon mes besoins et mon rythme de travail. De l’autre, au moment de mon passage devant le jury, ils se sont relayés pour m’accompagner jusqu’à Lyon, où leur présence rassurante s’est révélée déterminante pour entretenir en moi confiance et sérénité.

La bienveillance de mes camarades aussi, et pas des moindres. Loin de la réputation – qui, ailleurs en France, n’est pas toujours usurpée – souvent associée aux classes préparatoires, la compétition et la rivalité laissent place à Dumont d’Urville à une saine émulation. Parce que la vie n’est pas le travail, il importe également de souligner que la prépa apparaît aussi comme une formidable aventure humaine, avec son lot de belles rencontres. J’ai côtoyé des êtres rares, dont la présence au quotidien était particulièrement précieuse, surtout dans les inévitables moments de lassitude ou de découragement.

Entretenir l’objectif de décrocher le concours de l’École Normale Supérieure dans un lycée « de province » n’a donc rien d’une gageure. Mieux, je dirais que, dans mon cas, j’ai trouvé dans l’ethos durvillien la source de ma réussite. Toujours le sérieux et les exigences s’y conjuguent avec la convivialité. L’établissement toulonnais fait le pari – et, selon moi, le remporte – de l’ambition bienveillante. Il soutient toutes les motivations, nées de la diversité de l’offre contenue au sein de la Banque d’épreuves littéraires (BEL), et, loin de les stigmatiser, accompagne aussi celles et ceux qui, ne prétendant à aucune école mais « jouant le jeu », font le choix de poursuivre ensuite leurs études à l’université.

Aussi, à qui songerait à s’engager dans l’aventure préparationnaire, je dirais que l’état d’esprit, plus (encore) que les résultats scolaires, constitue un critère prépondérant. L’expérience, puisée dans mon parcours personnel ou dans celui de mes camarades, montre que gardent un souvenir particulièrement heureux de leur passage en CPGE celles et ceux qui ont toujours réussi à associer au travail une forme de plaisir. La chose n’est pas plus paradoxale qu’antithétique, a fortiori à Dumont.

Le cadre privilégié offert par les classes préparatoires permet d’acquérir un savoir et un savoir-faire à la fois précieux et inégalables. Mon expérience y aura été riche en enseignements – dans tous les sens du terme – et j’entretiendrai longtemps, je crois, une fidélité reconnaissante pour le lycée Dumont d’Urville.

Charlotte Nègre 16 avril 2019

Je prépare actuellement les oraux du C.A.P.E.S. de Lettres Modernes, à l’université de Toulon. Trois ans après avoir quitté la khâgne de Dumont, j’aurais beaucoup à dire à propos de ces deux années. J’essaierai ici d’être concise, mais n’hésitez pas à me contacter pour échanger davantage. Il me semble qu’écouter et lire de nombreux avis, parfois divergents, est le meilleur moyen de se faire une bonne idée de ce qui nous attend.

Cela peut sembler un paradoxe, mais ce n’est pas aux étudiantes et aux étudiants les plus travailleurs que je conseillerais de faire une prépa. Selon moi, grâce à leur tempérament de « bosseurs », ils s’épanouiront à l’université -quelle qu’elle soit, car il est généralement faux de dire que les cours à l’université sont d’une moindre qualité-, quitte à chercher un peu leur voie pendant une ou deux années. Un étudiant travailleur qui a fait 2 années de licence, s’il ne sera pas aussi « généraliste » qu’un étudiant de khâgne, aura toujours l’avantage sur ce dernier dans sa matière de spécialité. Il saura, même dans un cadre peu contraignant, trouver un équilibre entre sa soif d’étudier et sa soif de vivre pleinement; s’engager dans la vie associative, faire des rencontres, voyager, faire du sport….. Cependant, en cas d’un investissement plein en prépa, il ne me semble pas totalement inapproprié de dire qu’il s’agit en quelque sorte de « mettre sa vie entre parenthèses ».

Un élève moyennement travailleur, dosant selon la juste mesure son investissement étudiant et son temps libre, pourra selon moi, en prépa à Dumont, s’épanouir tout autant, sinon plus, qu’un élève très travailleur.

Choisir de faire seulement la première année (l’hypokhâgne), plus douce et pleine de découvertes, me semble vraiment une très bonne idée. Préparer en deuxième année (khâgne) des épreuves aussi exigeantes et physiques (les épreuves de 6 heures ne sont guère adaptées à notre inclination naturelle à nous mouvoir et à prendre l’air), peut être moralement assez coûteux. Si toutefois on choisit de poursuivre en khâgne, prendre le temps de choisir sa spécialité, qui constituera environ 10 heures par semaine de cours sur le total du volume horaire, me semble primordial. Assister à plusieurs cours de différentes spécialités en début d’année, sur plusieurs semaines s’il le faut, se donner le temps de la réflexion ou accepter de faire marche-arrière, sont autant de conseils que je donnerais.

A un élève « touriste », je dirais que la prépa Lettres et Sciences humaines de Dumont reste un voyage où l’on voit et découvre de bien belles choses, ce même si l’on adopte une posture passive d’observateur. En effet, il y aura certainement quand même toujours un petit quelque chose, un instant de grâce, de beauté intellectuelle, que l’on retiendra.

Ainsi, je déconseille la prépa aux élèves très travailleurs qui ont du mal à lâcher prise. La vie est parfois ailleurs que dans le plaisir intellectuel. Aux plus ambitieux, je dirais que la quête de l’E.N.S. est un bien beau jeu, très complexe, qui ne fait hélas presque que des perdants, du moins en province; jeter un œil aux statistiques est très formateur à ce sujet. La devise d’un khâgneux de province pourrait être « Il n’est pas impossible que ce soit une possibilité. Il est fort possible aussi que ce soit une impossibilité » (les Shadoks?); à défaut de garder espoir, en recevant ses résultats aux épreuves de la B.E.L., mieux vaut garder le sens de l’humour.

Au plaisir d’échanger avec vous!

Charlotte

Sophie Motref 11 mars 2014

Est-ce que la prépa est vraiment faite pour moi? Voilà une question – parmi tant d’autres – que je me suis posée avant de prendre ma décision. Le choix n’est jamais simple à faire, surtout lorsque certaines personnes, dans l’entourage plus ou moins proche, ne cessent d’avoir des réactions de type: « Une prépa? Mais tu n’auras pas de vie pendant 2 ans! ». Si la masse de travail est assez conséquente, l’année passe vite et chaque professeur est là pour soutenir les élèves tout au long de l’année. Il y a des moments de faiblesse et de doutes, mais ces derniers ne durent jamais bien longtemps et on se rend vite compte de l’enrichissement que nous offre la prépa. La prépa – du moins à Dumont – est synonyme de travail, de réflexion, mais aussi d’échanges avec les professeurs et les élèves. Tout est fait pour accompagner l’étudiant du début à la fin!

Les avantages de la classe prépa? Tout d’abord, c’est une formation générale, permettant de s’ouvrir à de multiples domaines sans choisir un parcours fermé. Ensuite, cette préparation permet d’acquérir un socle précieux de connaissances et de méthode pour appréhender les années d’études suivantes quelles qu’elles soient. En ce qui me concerne, je sais de quoi je parle étant donné qu’après ma khâgne en spé philo, j’ai décidé de m’orienter vers une profession qui me tenait à cœur depuis plusieurs années, à savoir l’orthophonie. Si je devais revenir en arrière, je referais mes deux années de prépa sans hésiter une seule seconde, car elles m’ont permis d’adopter une grande rigueur de travail, tout en m’apportant une plus grande maturité et surtout une ouverture d’esprit sur le monde. La prépa ne représente jamais des années perdues, du fait de l’enrichissement intellectuel et humain qu’elle apporte à l’étudiant. Je conseille à toute personne hésitant de se lancer: si jamais on se rend compte que cette formation n’est pas faite pour nous, rien n’empêche de ne pas poursuivre en 2e année, mais la 1ère sera déjà bien précieuse, tant sur le plan professionnel que personnel!


Mohammed Ben Mansour 16 septembre 2013 (1)

Les classes préparatoires littéraires demeurent un moment particulier de mon existence. Elles sont synonymes d’épanouissement culturel et d’ouverture à des dynamiques intellectuelles enrichissantes. Les différentes programmes concernant l’histoire, la géographie, la philosophie et la littérature m’ont permis d’avoir une ouverture d’esprit et une autre vision du monde.

Que ce soit en hypokhâgne ou en khâgne, j’ai trouvé un milieu professoral extrêmement proche des étudiants, notamment lors des khôlles. En quête d’excellence, je ne pouvais passer par-delà le concours de l’Ecole Normale. Certes, la masse de travail était titanesque car la concurrence est très rude. Mais une fois l’objectif atteint, on comprend le sens de la maxime de La Fontaine : « le travail est un trésor ». Après deux khâgnes en spé philo, j’ai décidé de passer le concours en spé arabe. J’ai alors réussi à intégrer l’Ecole Normale. Quatre ans après, je sors de l’école normale avec le concours de l’agrégation en poche, sans oublier l’apport incommensurable des classes préparatoires.

(1) Cet ancien élève est actuellement maître de conférences à l’ENS-Lyon  (note du webmestre).


Marina Uhri 26 août 2013

Bonjour,

A ceux qui visiteraient cette page avant la rentrée en hypokhâgne, je dirais de bien profiter : profitez du travail qu’on vous demandera de fournir, après ces deux (ou trois) ans de prépa, vous serez, peut-être comme moi, déçus de ne plus vous entraîner à écrire et du manque de soin accordé à vos copies dans des écoles ou à l’université. Certains ont une pénible expérience de la prépa littéraire, à cause de la pression, de l’exigence assez haute qui fait qu’on n’est jamais assez bon, mais, pour en avoir beaucoup discuté avec d’anciens khâgneux ailleurs en France, Dumont est un cadre idéal. Des étudiants qui font autre chose que des lettres (pour ne pas rester dans sa bulle, c’est sympathique), une équipe de professeurs dévouée à votre réussite personnelle, et la mer (il faut se donner le temps de lire hors des murs pour écrire avec envie… et donner envie de vous lire). Je dis réussite personnelle et non pas scolaire, car même si le concours de l’ENS est la ligne d’arrivée, comme pour les coureurs d’un marathon il s’agit de développer votre propre goût, que ce soit pour la Méditerranée avant l’existence de la Turquie, les fleurs de Baudelaire ou l’Idée de Platon (ne suis pas encore tombée dessus mais on m’a dit que c’était dans une caverne). Comme dans un marathon, l’important est de se tenir les coudes pendant les montées, et, parfois, à force de s’échanger des barres de céréales on devient amis. A ceux qui visiteraient cette page avant la khâgne, je crois que vous avez bien fait de continuer. Pour ma part, j’ai été acceptée à l’IEP d’Aix avant de passer le concours en 2010 (option philosophie) alors j’étais détendue pour composer, même si j’avais révisé sérieusement. Aujourd’hui ma formation en relations internationales est bientôt terminée, mais je reprends mes études en philo dans un an, et change donc de parcours pour revenir à mes premiers amours (comme quoi, tout est possible). Bonne continuation à vous !


Dumontetmerveilles 3 août 2013

J’ai commencé par une préparisienne, puis j’ai rejoint Dumont d’Urville en khâgne…et ai intégré l’ENS Lyon. Preuve s’il en faut que ce n’est pas la prépa qui fait l’homme mais bien l’inverse.


Leïla Abes 24 juillet 2013

Bonjour, après avoir passé 3 ans au lycée Dumont d’Urville, je me suis inscrite en classe prépa littéraire de ce même lycée parce que je n’avais pas une idée précise de ce que je voulais faire. J’ai donc choisi cette formation ouverte et riche. Par ailleurs, j’ai fait une hypokhâgne et deux khâgnes en option philo. J’ai donc pu profiter de la qualité de l’enseignement délivré, avec des professeurs toujours disponibles et à l’écoute pour nous faire progresser  De plus, les cours sont très agréables et les profs parfois drôles (<…> [l’un d’eux] (1) met même ses plans de cours au tableau pour suivre correctement le cours !) Alors, aujourdhui je n’ai aucun regret quant à mon parcours même si la prépa c’est parfois fatigant (khôlles , concours) car on sort grandi de la prépa! Leila Abes

(1) J’ai supprimé des références à des personnes, ici élogieuses (note du webmestre).

Aux dernières nouvelles, cette élève a rejoint l’I.E.P. d’Aix-en-Provence.


Johan 24 juillet 2013

Pénétrez dans l’antre du lycée Dumont d’Urville pour étudier en CPGE Littéraire et vous réaliserez que les plus affreuses figurations de l’enfer dans l’esprit humain sont autant de lagons sublimes face au supplice que constitue l’expérience de la « vie » en classe préparatoire.Un témoignage de ce type devrait sans doute sembler logique si l’on considère les élucubrations qui circulent, tel un air vicié, dans les couloirs des établissements secondaires lorsque le sujet de l’entrée en prépa est évoqué. Pourtant, je vous prie de croire que ce choix n’a rien d’effrayant, bien au contraire.

Tout d’abord, sachez que vous ne prenez aucun risque en intégrant une Hypokhâgne. Certes, le travail s’y fait plus rude et les attentes des professeurs sont plus élevées qu’auparavant. Mais vous ne subirez pas de pression négative à Dumont d’Urville, et c’est à mon sens l’atout majeur de ce lycée. Les étudiants sont encadrés de sorte qu’ils puissent exploiter pleinement leurs capacités et, s’ils profitent de ce cadre rigoureux (dissertations régulières, khôlles et vérifications de connaissances), cela ne s’effectue en aucun cas au prix de la répression de ce qui fait leur singularité intellectuelle. Surtout, il est impossible de se perdre dès lors qu’on fournit des efforts réguliers. Les équivalences (ECTS) récompensent cet investissement personnel et assurent une progression dans les études supérieures.

Ensuite, il faut savoir que la deuxième année se présente de manière différente puisqu’il s’agit de préparer le concours d’entrée à l’ENS. Pour autant, l’orientation des études vers des thèmes et ouvrages précis n’altère en rien l’aspect généraliste de ce parcours. Il convient en effet de conserver une représentation globale des enjeux spécifiques à chaque matière et de se livrer à des recherches aussi approfondies que diverses afin de maîtriser les thèmes au programme. Ainsi, il devient aisé de tisser des liens entre les différents domaines d’investigation et l’on commence à mesurer l’apport d’une telle préparation.

Enfin, l’ambiance de classe est très agréable. Les khâgneux endurcis n’hésitent pas à partager leur expérience avec les petits nouveaux et une grande solidarité s’installe très vite entre eux. Aussi vais-je probablement vous étonner en affirmant qu’on se trouve au moins aussi bien entouré qu’au lycée.Alors, qu’est-ce qu’on attend?


 Tiffany 23 juillet 2013

En général, quand on entend « Classe Préparatoire (littéraire ou non) », on s’imagine un monde à part, voire infaisable.

Lorsque j’étais en Terminale S, comme quoi on peut tout faire, je me disais que je ne pourrais jamais y arriver alors que pas du tout!

Même s’il faut reconnaitre qu’il y a des moments où on souffre un peu, en écoutant les bons conseils de nos professeurs et en travaillant juste régulièrement, c’est tout à fait surmontable!

Aujourd’hui et grâce à la Prépa de Dumont, j’ai pu obtenir tout ce que je voulais, et obtenu ce qu’un parcours en université ne m’aurait pas donné : de l’organisation, de la rigueur, de l’expérience et surtout des tas de débouchés..

Alors si vraiment vous hésitez encore, n’hésitez plus !


Nicolas 23 juillet 2013

 L’université n’a aucune raison d’effrayer pour peu qu’on soit honnête avec soi-même sur sa propre nature, plus ou moins travailleuse (le savoir est déjà une qualité), et qu’on s’y implique suffisamment. En revanche, ce qu’une hypokhâgne a à offrir est une année généraliste. Qu’on découvre réellement les matières littéraires parce que son bac scientifique est encore tout frais ou qu’on soit initié (cet exemple du bac S me tient à cœur parce que c’était mon cas et celui de bien plus que vous ne l’imaginez), on peut sortir de l’hypokhâgne dispensé de la première année d’université dans une matière de son choix : de la philo aux langues en passant par les lettres et l’histoire et géographie. Cette première année en prépa est déjà extrêmement formatrice et permet d’affiner sa future orientation de façon certaine, au moins concernant le domaine d’étude. Le fait que l’hypokhâgne soit généraliste a été salvateur pour moi, et c’est pourquoi il ne faut pas hésiter à se lancer même si on pense avoir du retard par rapport aux bacheliers littéraires. En effet, passé un temps d’adaptation de quelques semaines à peine, on se rend compte qu’on a des qualités à mettre avant. Il n’est pas étonnant d’avoir de meilleurs résultats qu’un « vrai » littéraire au second semestre ! Le cas du lycée Dumont d’Urville est particulier : malgré l’enjeu, la pression s’y fait moins ressentir, les nouvelles connaissances s’enchaînent avec plaisir et sa situation le rend pratique pour tous ceux habitant les environs plus ou moins éloignés de Toulon.

Si le cœur vous en dit, vous pouvez prolonger l’aventure avec la khâgne dont l’exigence, concours oblige, se trouve être beaucoup plus importante. Cette année est plus intensive, plus rythmée, et donc plus difficile. C’est une expérience différente et en tant que telle elle vaut le coup, car même si certains moments sont durs, on peut être assuré d’avoir une licence une fois l’université atteinte, tant la troisième année y est une formalité. Même si on lâche plus ou moins prise face aux exigences de la khâgne, il reste les cours, toujours intéressants, des profs qui ne vous obligent pas à suer sang et eau pour gagner un point au prochain devoir surveillé ou qui ne vous fusillent pas à chaque khôlle, et des contacts qu’on ne manque pas de garder. Après la découverte de l’hypokhâgne, la khâgne est plus personnelle en tant qu’elle permet de se situer par rapport à un niveau de grande école et qu’elle nous apprend à travailler avec notre propre mode de fonctionnement : de quoi réussir à coup sûr à l’université.

Quelques mots sur l’internat : quand je me suis inscrit, ce point était quelque peu dans l’ombre, alors voila tout ce que j’aurais aimé savoir avant de me lancer à l’aveugle. C’est d’abord un excellent moyen de tenir le coup et de décompresser, car les filières sont respectées de sorte que les colocataires soient des personnes de la même classe. Une fois la dernière heure de la journée terminée, on peut se détendre directement : pas de transport, pas de longue marche, et la préparation du repas n’est pas une préoccupation (la cantine est une très bonne amie de l’hypokhâgneux et du khâgneux !). L’équipe de surveillants est bien entendu à l’écoute de chaque demande (changement de chambre, autorisation de ne pas passer la nuit à l’internat, organisation d’une pratique sportive…) et aussi moins sur le dos des post-bac que sur celui des lycéens car il n’y a pas d’heure d’études obligatoire ou de pointages réguliers : il suffit de se manifester une seule fois le soir à 20h. Concernant le logement en lui-même et son équipement, il se fait par quatre dans deux chambres de deux de sorte que seules quatre personnes se partagent douche, toilettes et salle d’eau.

Je recommande donc sans aucun doute de faire une hypokhâgne, et même une khâgne, car le départ que ces classent offrent dans les études fait partie des meilleurs. Une chose est sûre : c’est qu’on y perd pas son temps !


Marine Carrère 21 juillet 2013

 La classe préparatoire, c’est souvent un gros mot qui effraie. Est-ce que je suis assez fort pour y aller ? Est-ce que ça en vaudra la peine ? Quels débouchés s’offriront à moi ?

Le temps de la réflexion

Entrer en prépa, ce n’est pas nécessairement avoir déjà un objectif bien défini en tête. Au sortir du bac, nous n’avons pas tous décidé d’un parcours tout tracé, définitif. La prépa peut être l’occasion, pour peu que l’on soit bosseur et discipliné, de suivre des études dans des domaines qui nous plaisent, tout en découvrant d’autres choses, en discutant avec les professeurs, avec les autres élèves, ou simplement à travers les cours.

Le choix de l’encadrement

Venir en prépa, c’est choisir un environnement encore très encadré. Certains pourront se sentir trop maternés, peut-être. Mais pour ceux que la fac effraie, comme ce fut mon cas, c’est l’occasion d’avancer un peu dans une formation post-bac qui ressemble par son fonctionnement à ce que l’on a connu en terminale. C’est aussi la possibilité d’une relation étroite avec les professeurs, qui permet une progression rapide. Chaque dissertation fait l’objet d’une correction détaillée et les khôlles sont un véritable atout : l’échange direct avec le professeur étant ce qu’il y a de plus formateur à mon sens.

La capacité de travail

Être en prépa, c’est aimer travailler ! Le rythme de Dumont n’est pas le plus intense qui existe et je parle en connaissance de cause, mais attendez-vous à une nette différence par rapport au lycée, surtout pour la khâgne. Travailler régulièrement est essentiel, il faut relire ses cours pour ne pas se retrouver tout à coup avec 15 copies doubles de prises de notes à ingurgiter du jour au lendemain pour le concours blanc. Le devoir hebdomadaire est un bon moyen de s’y obliger, de même que les khôlles. Si besoin, effectuer des travaux supplémentaires est toujours possible : parlez-en avec vos professeurs. Un conseil personnel : vous entendrez peut-être (sûrement) cette phrase : écrivez, même si vous ne comprenez pas. En effet, le démarrage est souvent rude : on découvre plein de mots nouveaux (la langue française, vous croyiez connaître… hélas, non !), de concepts tarabiscotés, de théoriciens prolixes et de cuistres critiques à la plume acérée. Ne pas prendre ces termes et ces thèses parce qu’on ne les comprend pas, ou qu’on n’y adhère pas, c’est se tirer une balle dans le pied ! Apprenez, d’abord bêtement s’il le faut. Et au bout de quelques mois, pouf ! Déclic. Ayez confiance, en vos professeurs si ce n’est en vous. Votre cervelle pourrait vous surprendre.

Une formation toujours utile

Savoir bosser, en quantité et en qualité, ça vous servira toujours. L’enseignement reste très généraliste et permet aux indécis de ne pas se fermer trop de portes. Quant aux timides, les khôlles seront pour eux une occasion de gagner en assurance. Certains élèves préparent avec succès le concours des IEP, tout en se ménageant une deuxième option en cas d’échec. Les débouchés se diversifient : il faut se renseigner, et rester serein ! Même si on ne voit pas où ça nous mène, suivre des études dans un domaine qui nous plaît est une bonne stratégie. Pour certains, dont je fais partie, penser au métier avant de penser aux études ne fonctionne pas. N’oubliez pas qu’en choisissant des études qui vous plaisent, vous aurez plus facilement de meilleurs résultats qu’en vous astreignant à une voie dont vous ne fixez que l’issue. Et quand vient le moment de se décider, ce sont les résultats qui parleront pour vous.

Une expérience humaine

Bosser, oui, mais sans s’isoler ! Les professeurs sont là pour vous guider. Pensez aussi à questionner les élèves de deuxième et de troisième année : ils viennent de faire ce que vous allez découvrir et peuvent vous donner de précieux conseils. Si les « Honorabilités Professorales » vous intimident malgré tout, ils peuvent même être des interlocuteurs privilégiés. Il existe aussi un parrainage très informel qui se met en place avec l’intégration des nouveaux : les première année peuvent ainsi se lier plus facilement avec les élèves plus anciens. Rien d’obligatoire, toutefois : c’est vous qui choisissez si vous voulez un parrain (ou une marraine, la gent masculine se faisant rare en lettres !). Enfin, et c’est le plus important, discutez entre vous ! Le travail en groupe permet d’augmenter le niveau de tous en compensant les faiblesses des uns par les forces des autres. Cela permet aussi de découvrir d’autres méthodes de travail, ce qui est essentiel pour trouver la sienne. Et face à la quantité d’ouvrages ou d’articles à lire, ou devant les khôlles à préparer, la division du travail vous fera gagner en temps et en efficacité. Les anciens élèves reviennent aussi ponctuellement, soit à l’occasion des journées spécialement prévues à cet effet pour vous présenter l’école qu’ils ont intégrée, ou à un moment inopiné, une tête inconnue s’immiscera dans une heure de cours pour vous parler de ce qu’elle fait (c’est ma méthode).

Dumont, relax mais performant

L’ambiance à Dumont, Dudu comme vous direz bientôt, je l’espère, est conviviale. Du travail, mais pas de la torture. Ça ne veut pas dire que la prépa n’est pas sérieuse. C’est vous qui le serez, ou pas. Tout est là et c’est à vous de choisir. Vous pouvez suivre tranquillement le rythme ou mettre la barre haut. À six mois des oraux de l’ENS, je ne savais pas faire une explication de texte. Le jour J, j’ai obtenu 17,5 : la qualité d’enseignement est là, si vous voulez l’exploiter. Ne vous posez pas de questions sur votre capacité à atteindre un objectif : foncez. Quoiqu’il arrive, ça vous grandira toujours.

Souffrez donc que je vous raconte un peu ma vie…

Je suis arrivée en cours d’année en hypokhâgne, totalement paumée quant à mon orientation. Mais le fait est que c’est une filière qui me correspondait particulièrement et qui me plaisait, et c’est ça qui fait la différence : ça permet d’avancer avec l’esprit plus tranquille, même si on ne voit pas ce qu’on va faire ensuite. Mon déclic, je l’ai eu durant ma première khâgne (oui oui, j’ai khûbé!), au milieu de l’année. Une lecture critique d’article en cours de philo option : je veux faire de la recherche en philo du vivant ! Pour cela, je voulais d’abord intégrer l’ENS Lyon, mais je n’y suis pas parvenue (1). Aujourd’hui, je suis en master d’histoire et de philosophie des sciences à Paris, et je suis ravie de cette formation. Je découvre régulièrement des débouchés nouveaux, auxquels je n’avais jamais pensé : journaliste scientifique, philosophe consultant en entreprise, documentation en entreprise, présentateur d’émissions à caractère scientifique… plusieurs entreprises privées proposent aussi des bourses pour le doctorat, avec possibilité d’y travailler ensuite… il n’y a pas que le poste d’enseignant-chercheur ! Et j’ai appris cette année une leçon essentielle : allez-y au culot. Où ça ? Partout. Vous n’avez pas le profil type pour intégrer une formation ? Qu’à cela ne tienne, demandez quand même un entretien, allez trouver un prof en fin de cours, envoyez des e-mails si vous ne pouvez pas vous présenter face à la personne. Renseignez-vous, discutez : c’est ce qui marche le mieux. Et pas d’auto-censure. Si vous savez foncer, vous saurez rebondir. Ayez confiance en vous !

Ce fut un peu long mais j’espère avoir répondu à quelques questions muettes ! Je suis disponible à mon adresse e-mail s’il y en a d’autres. Bon courage !

(1) Cette élève a été admissible, inscrite sur la liste complémentaire des admis mais non appelée la première année, puis admise sur dossier l’année suivante (note du webmestre).


Valentine Lovero 20 juillet 2013

La prépa littéraire à Dumont c’est d’la bombe bébé!Une superbe expérience humaine, un enseignement varié et complet et surtout une formation inoubliable mais également indispensable!!!!! Si vous ne savez pas quoi faire, si vous doutez de votre avenir et que la fac vous fait peur (ça arrive) alors la prépa est faite pour vous! Enfin voilà quoi, deux ans de dur labeur dont on sort forgé et ressourcé (même si vous n’y croyez pas tout de suite vous verrez : personne ne regrette d’avoir fait ces deux ans et c’est une khûbe qui vous parle) L’ambiance familiale et conviviale de ce lycée permet l’épanouissement des plus timides et des élèves qui aiment exister aux yeux de leurs professeurs (qui n’aiment pas être des anonymes parmi tant d’autres!!). De ce fait il ne faut plus hésiter une seconde! (Mon mail est à votre disposition). Valentine.


Pierre de Saint-Phalle
Une semaine avant de m’inscrire en classes préparatoires, je ne savais pas que cette formation existait. Ambitieux sans savoir quel serait l’objet de mon ambition, je n’avais pas les moyens financiers pour un cursus privé ou éloigné. Par chance extraordinaire, le lycée Dumont d’Urville au je passais mon bac à Toulon possédait deux classes de lettres supérieures, première année de classe préparatoire aussi appelée « hypokhâgne ». Mes notes au lycée ne m’auraient pas permis d’intégrer une prépa parisienne, je flottais autour du 11 dans toutes les matières, sauf en lettres et en philosophie où je tutoyais le 15/20. Mon dossier fut accepté et j’entamais les deux années le plus difficiles, les plus riches et les plus déterminantes pour mon parcours intellectuel et universitaire.

 

Choisir la prépa signifie s’engager dans un parcours exigeant : de nombreuses heures de cours, ne nombreux travaux à rendre et une qualité à améliorer sans cesse. J’ai fait 5 nuits blanches pour rendre mon travail la première année. Cela peut être difficile à vivre et je ne le conseillerai pas à tous. C’est un cadre, il faut savoir s’y intégrer, s’adapter. Au lycée chaque aspect positif d’une copie ou d’un oral est souligné et donne des points, en prépa le moindre défaut retire des points.

 

Les méthodes apprises durant ces années ne s’oublient jamais. Si j’étais un étudiant moyens en prépa, je surclassais par la suite aisément mes camarades d’Université et Institut d’Études Politiques . Lorsque normalement en fac on réalise 20 à 30 dissertations en deux ans, c’est 100 à 150 sur la même période en prépa. Pas seulement en une matière, mais en plusieurs. Après deux ans en prépa il est possible de choisir une équivalence de licence 2 en philosophie, en histoire, en lettres, en géographie… Problématiser, faire un plan, écrire, cela ne s’invente pas, je l’ai appris durant ces deux années. Je n’ai pas réussi le concours de l’Ecole Normale Supérieure, mais j’ai réussi Sc-Po Aix.

 

Après des expériences à l’étranger, dans l’édition et la communication; j’enseigne dans le supérieur privé et public depuis plusieurs années. Les méthodes et le niveau d’exigence intellectuel que je m’impose et que j’essaie de transmettre à mes étudiants, viennent directement de ces deux années fondamentales.

A Toulon, j’ai trouvé une ouverture d’esprit, une curiosité et une passion pour la connaissance que j’ai rarement discernés ailleurs. Sans doute ai-je un peu le regard nostalgique de celui qui se retourne sur ces plus jeunes années. J’ai tenté en ces quelques lignes de vous exprimer mon profond attachement à cette formation publique unique, ouverte à ceux qui veulent s’en donner les moyens intellectuels.

 

Si je n’avais pas pu intégrer cette formation, ma vie aurait été toute autre. Je ne serais sûrement pas là où je suis en ce moment, je n’aurai pas pu vivre toutes ces aventures intellectuelles et professionnelles qui m’ont mené à Paris, à Tokyo et aujourd’hui à Lausanne. Il serait bien pénible de voir disparaître ce que la République a réussi à produire de meilleur : l’exigence de l’excellence pour tous. Je ne suis pas le seul bénéficiaire de cette formation, je transmets ce que j’ai appris aux étudiants qui croisent ma route.

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